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Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/242

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l’histoire russe, notre histoire nationale acceptée partout et par tous, et je commençai cette triste Histoire de Russie que nous connaissons, sans art comme sans utilité, et qui, de Tchimov à Vodovozov, a subi tant de transformations. Je la commençai deux fois : la première fois avant la lecture de la Bible, la seconde après. Avant la Bible, les élèves se refusaient absolument à retenir l’existence d’Igor et d’Olegh. Le même cas se reproduit maintenant avec les plus jeunes élèves. Ceux qui n’ont pas encore appris, grâce à la Bible, à approfondir et à garder dans leur mémoire ce qu’ils racontent, ceux-là écoutent cinq fois sans retenir rien de Rurik et d’Iaroslav. Les aînés retiennent maintenant l’histoire russe et l’écrivent, mais avec un succès incomparablement moindre que pour la Bible, et ils ont besoin qu’on la leur répète fréquemment.

Nous la leur racontons d’après Vodovozov