Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/274

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— Moi je l’aurais fusillé pour ce retard !

Ensuite la pitié nous prit pour les Français gelés. Puis nous passons la frontière, les Allemands, jusqu’alors contre nous, se déclarent pour nous. De nouveau les élèves tombent sur l’Allemand qui se trouvait là.

— C’est donc ainsi que vous vous conduisez ? D’abord contre nous, et, quand nous sommes les plus forts, avec nous ?

Et soudain tous se lèvent, en poussant des « ouf ! » dont l’écho va retentir jusque dans la rue. Quand ils sont un peu calmés, je continue ; je leur conte comment nous avons reconduit Napoléon jusqu’à Paris, comment nous avons rétabli le vrai roi sur son trône, et triomphé, et banqueté. Mais les souvenirs de la guerre de Crimée nous gâtent notre joie.

— Attends un peu, dit Petka en frappant du poing, attends, quand je serai grand je leur rendrai la pareille ! Si nous nous retrou-