Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/278

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans l’explication de l’hiver et de l’été. En rougissant de mon ignorance, je recommençai ; ensuite j’interrogeai nombre de mes connaissances, des personnes intelligentes, et nul, en dehors des jeunes gens frais émoulus de l’école et des instituteurs, nul ne put s’en tirer sans sphère. Je prie tous ceux qui me lisent de vérifier cette observation. J’affirme que, sur cent personnes, une seule sait cela, bien que tous les enfants l’apprennent.

De nouveau je répétai l’explication, et, à l’aide d’une bougie et d’une sphère, je me fis comprendre parfaitement, à ce qu’il me semblait. On m’écoutait avec beaucoup d’attention et d’intérêt (ce qui les intéressait le plus, c’était de savoir ce que leurs pères se refusaient à croire, et de se vanter de leur science).

À la fin de mon explication sur l’hiver et l’été, le sceptique Semka, le plus intelligent de tous, m’arrêta par cette demande :

— Mais comment donc, la terre marche,