Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/74

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qu’on le suppose, n’est ni mauvais ni inefficace. Si l’alternative se posait en ces termes : que vaut-il mieux, ou qu’il n’advienne aucune de ces scènes dans le courant de l’année entière, ou qu’elles se répètent pour la moitié des leçons ? — c’est ce dernier terme que nous choisirions. Pour ma part, à l’école de Yasnaïa Poliana, j’étais ravi de les voir se renouveler plusieurs fois dans un mois. Malgré la latitude laissée aux enfants de s’en aller quand bon leur semble, l’autorité du maître est néanmoins si grande, qu’en ces derniers temps, je redoutais que la discipline des classes, l’emploi du temps, les notes, si léger qu’en fût le poids, ne finissent par gêner leur liberté, par les prendre tout à fait au filet de l’ordre posé sur eux par notre ruse, par leur ôter la faculté du choix et de la protestation. S’ils ont continué à étudier de bonne grâce, malgré la liberté qu’on leur laissait, je ne pense pas qu’il faille en attribuer le mérite aux seules vertus de