Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/77

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lisent comme nous lisons : bien assis sous la lumière, tranquillement accoudés, ils goûtent un visible plaisir. Quelques-uns, désireux de réunir deux jouissances, viennent se mettre contre le poêle allumé : ils se chauffent et lisent en même temps.

Aux expériences de physique, tous ne sont pas admis, mais seulement les aînés et les meilleurs, les plus raisonnables de la seconde classe. Cette leçon, telle qu’elle est devenue chez nous, la dernière de la soirée, est la plus fantastique, la plus appropriée à la disposition d’esprit qu’engendre la lecture des contes. Et c’est en effet comme un conte. Tout se personnifie pour eux : la baie de genièvre que repousse la cire à cacheter, l’aiguille aimantée qui décline, la limaille qui court sur la feuille de papier sous laquelle on promène un aimant, tout cela leur apparaît comme autant d’êtres vivants. Les plus intelligents, ceux qui comprennent la cause de ces phénomènes, s’exta-