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même religion d’État, se soumettait à la puissance illimitée d’un chef divinisé et se considérait comme une île au milieu de l’Océan des barbares qui tentait de la submerger.
Sans doute, dans de pareilles conditions, le patriotisme, c’est-à-dire le désir de résister aux attaques des barbares qui non seulement menaçaient de troubler l’ordre public, mais encore étaient prêts à piller, à massacrer, à réduire en esclavage les hommes et à violer les femmes, ce désir était naturel ; on comprend que, pour épargner à soi-même et à ses concitoyens de pareilles misères, l’homme pût préférer sa nation aux nations voisines, et éprouver pour les barbares un sentiment de haine qui l’amenait à les tuer pour défendre son pays.