Page:Tolstoï - L’Esprit chrétien et le patriotisme.djvu/143

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la Révolution ; puis, au pouvoir de Napoléon consul et empereur, au pouvoir des Bourbons, de la République et de Louis-Philippe, puis encore de la République ; et, enfin, c’est tout juste si ce même patriotisme n’a pas fondé le pouvoir du général Boulanger.

En vérité, cette constatation est terrible ; mais il n’y a pas et il n’y a jamais eu de violence exercée en commun par un groupe de personnes sur un autre, qui ne se soit exercée au nom du patriotisme. C’est au nom du patriotisme que les Russes et les Français se sont battus entre eux, et qu’ils s’apprêtent maintenant à se battre contre les Allemands ; et c’est également au nom du patriotisme que ce dernier peuple s’apprête à lutter sur deux fronts. D’ailleurs,