Page:Tolstoï - L’Esprit chrétien et le patriotisme.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

inspirer au peuple les idées les plus singulières et les plus fausses touchant ses intérêts, les rapports des peuples entre eux, leurs caractères et leurs intentions. Le peuple, de son côté, est tellement écrasé de travail, qu’il n’a ni le temps ni le moyen de comprendre le sens et de vérifier l’exactitude de ces idées qu’on lui inspire et de ces ordres auxquels, dit-on, au nom même de son intérêt, il lui faut obéir sans murmurer.

Les hommes sortis du peuple qui parviennent à se soustraire à un travail incessant et qui s’instruisent, arrivant ainsi, semble-t-il, à comprendre la duperie dont ils sont victimes, sont en butte à tant de menaces, sont l’objet de tant d’offres alléchantes, sont tellement hypnotisés par le