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Page:Tolstoï - L’Esprit chrétien et le patriotisme.djvu/171

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or, d’autre part, notre situation à nous tous est telle que si, demain, Guillaume prend mal un mot d’Alexandre, ou bien si M. X… écrit un article belliqueux sur la question d’Orient, ou bien si quelque prince vient à piller des Bulgares ou des Serbes, ou bien si quelque reine ou quelque impératrice s’offense de ceci ou de cela, — alors, nous tous, chrétiens instruits et humains, nous serons obligés d’aller tuer des gens que nous ne connaissons point et envers lesquels nous avons des sentiments d’amitié comme envers tous les hommes. Si le fait ne s’est pas produit encore, nous le devons, nous assure-t-on, à l’amour qu’Alexandre III professe pour la paix, ou à ce fait que Nicolaï Alexandrovitch va épouser une petite-fille de la reine Victoria.