modifie. Or, pour que cette modification se produise, il ne faut pas d’efforts de pensée ; nous n’avons ni à rejeter rien de ce qui existe, ni à inventer rien de nouveau : il suffit de cesser d’obéir à cette opinion publique déjà morte que les Gouvernements nous suggèrent artificiellement ; il suffit que chaque homme dise ce qu’il pense et sent réellement ou, tout au moins, qu’il ne dise pas ce qu’il ne pense point. Si seulement un petit nombre d’hommes faisaient cela, on verrait tomber d’elle-même cette vieille opinion publique et en paraître une autre, la véritable. Or, si l’opinion publique vient à se modifier, on verra se modifier du même coup toute l’économie intérieure de la vie humaine, toute cette organisation actuelle qui nous lasse et nous torture. On
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