à un carnage plus horrible encore. Pour commencer, tout comme jadis, des généraux et des ministres boiront, aux sons de l’Hymne russe et de la Marseillaise, à la santé de la France et de la Russie ; ils boiront aux divers régiments, à l’armée, à la flotte ; les journaux imprimeront leurs articles menteurs ; une foule de riches oisifs, ne sachant que faire de leur temps et de leurs forces, débiteront des discours patriotiques, grossiront les sentiments d’inimitié qu’ils éprouvent vis-à-vis de l’Allemagne ; quel que soit l’amour de la paix qui anime Alexandre III, les circonstances seront telles qu’il ne pourra s’empêcher de consentir à une guerre que réclameront et son entourage, et les journaux, et (ainsi qu’on le croit toujours) l’opinion publique. En un
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