Page:Tolstoï - La Fin de notre ère.djvu/50

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sur eux tous. Et les hommes croient cela et sont fiers d’appartenir à cette union.

Cette superstition existe depuis si longtemps, elle est soutenue si fortement que non seulement tous ceux qui en profitent : rois, ministres, généraux, militaires, fonctionnaires, sont convaincus que l’existence, le renforcement et l’agrandissement de ces unités artificielles font le bonheur des hommes englobés par ces unités, mais ces hommes eux-mêmes sont tellement habitués à cette superstition qu’ils sont fiers d’appartenir à la Russie, à la France, à l’Allemagne, bien que cela ne leur soit nullement nécessaire et ne leur apporte rien, sauf le mal.

C’est pourquoi si les unions artificielles des grands États, unions qui se forment parce que les hommes, docilement, sans résistance, se soumettent à toutes les violences, disparaissaient parce que les hommes cesseraient d’obéir au gouvernement, cette disparition n’aurait pas d’autre effet que de diminuer parmi eux la violence, les souffrances, le mal. Il leur serait alors beaucoup plus facile de vivre conformément à la loi supérieure de l’aide réciproque révélée aux hommes 2.000 ans auparavant et qui, peu à peu, pénètre davantage la conscience de l’humanité.



IX

L’ACTIVITÉ QUI AIDERA LE PLUS
À LA FUTURE RÉVOLUTION


La transformation sociale qui s’opère maintenant consiste en la délivrance de la tromperie de l’obéissance à tout pouvoir humain. L’objet