Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/186

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rapports entre l’homme et l’infini, autrement dit Dieu ou les dieux, suivant les époques et le degré de développement des divers peuples ; mais jamais communauté humaine, depuis que les hommes sont devenus des êtres de raison, n’a pu et ne peut vivre sans religion.

Certes, il y a dans la vie des peuples des périodes où la croyance dominante est à tel point déformée et en retard sur la vie sociale qu’elle cesse d’en être le guide. Mais cet arrêt de l’action de chaque croyance sur la conduite des hommes n’est que temporaire. Comme tout ce qui vit, la foi naît, se développe, vieillit, meurt, renaît, mais elle renaît sous une forme toujours plus parfaite. Après la période de son plus haut développement arrive celle du déclin, ordinairement suivie d’une autre renaissance et de l’établissement d’une doctrine religieuse plus nette et plus rationnelle.

Ces périodes de développement, de déclin et de renaissance sont observées dans l’évolution de toutes les croyances. Dans la religion brahmanique, si profonde par sa pensée,