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Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/242

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fait évident que ce moteur n’est pas dans la vie matérielle, mais seulement dans le sentiment religieux.

Or, chose étrange, eux qui examinent si à fond les conditions de la vie des peuples ne voient pas ce qui saute aux yeux par son évidence. Si ces hommes laissent le peuple demeurer à dessein dans son ignorance religieuse, afin de s’assurer une situation privilégiée, ils commettent un mensonge effroyable, repoussant ; ils sont comme ces hypocrites que, par-dessus tous les autres, condamnait le Christ, car aucun brigand, aucun criminel ne pouvait être cause de tant de malheurs. S’ils sont sincères, l’unique explication de leur étrange aberration est qu’ils se trouvent sous la suggestion d’une fausse science, affirmant que l’humanité n’a plus besoin du moteur principal dont elle a toujours vécu, et qu’il peut être remplacé par un autre. Nous observons donc chez les hommes soi-disant cultivés le même phénomène qui se produit chez les masses populaires, hypnotisées par une fausse religion.