Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/36

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aussi superstitieuse qu’il y a six cents ans, mais elle perd l’esprit chrétien qui la pénétrait auparavant. L’autre partie, qui connaît par cœur le catéchisme, est composée de parfaits athées.

Et tout cela est l’œuvre voulue du clergé.

« Mais cela se passe ainsi seulement chez vous, en Russie », me diront les catholiques ou les protestants. Eh bien, je crois, moi, que la même chose, sinon pire, se passe dans les pays catholiques où l’on interdit la lecture de l’Évangile, où l’on adore des Notre-Dames, et chez les protestants avec leur sainte fête du samedi et leur biblio-idolâtrie, c’est-à-dire, la foi aveugle dans la lettre de la Bible. Je crois que, sous une forme ou une autre, les mêmes faits se produisent dans tout le monde prétendu chrétien.

Il suffit pour le démontrer de mentionner l’habitude, datant de plusieurs siècles, d’allumer à Jérusalem le feu sacré le jour de la résurrection, véritable escroquerie, que personne parmi les ecclésiastiques n’a jamais dénoncée ; ou bien la croyance dans la Rédemption prêchée avec une ardeur parti-