Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/45

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foi n’est pas seulement admis sans l’intervention de la raison, mais encore cette admission sans contrôle en est la condition absolue.

C’est précisément ce double sens attribué au mot « foi » qui fait naître l’équivoque permettant aux hommes de dire qu’ils croient à des maximes absurdes ou contenant des contradictions flagrantes. Le fait de votre aveugle confiance en vos maîtres ne nous prouve donc nullement que vous croyez en une chose qui n’a aucun sens, qui ne dit rien à votre imagination ni à votre raison et qui, par suite, ne saurait être objet de foi.

Dans la préface à sa Vie de Jésus, le célèbre prédicateur, le Père Didon, proclame sa croyance simple, littérale, sans métaphores, en ce que le Christ est ressuscité, est monté au ciel et s’est assis à la dextre du Père.

Eh bien, je connais un paysan illettré de Samara, à qui son confesseur avait demandé s’il croyait en Dieu et qui répondit catégoriquement : « C’est ma grande faute, mais je