Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/77

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mation que le nombre infini est pair ou impair. Si la réponse n’est pas sensée, je n’y croirai pas ; c’est pourquoi elle doit être non seulement intelligible et spontanée, mais encore inéluctable comme l’est l’admission du nombre infini pour celui qui sait compter.

Elle doit répondre à ma question : quel sens a ma vie ? Si elle n’y répond pas, elle m’est inutile. Et elle doit être telle que, même mystérieuse dans son esprit comme l’est Dieu, toutes ses déductions et ses conséquences soient en rapport avec les appels de ma raison, afin que le sens donné à ma vie puisse résoudre toutes les questions vitales. Elle doit être non seulement sensée et nette, mais encore juste, afin que je puisse y croire de toute mon âme, irrésistiblement, comme je crois en l’existence de l’infini.

La révélation ne saurait reposer sur la foi comme le comprend l’Église, c’est-à-dire sur la confiance accordée d’avance à tout ce qui me sera affirmé. La foi résulte de l’absolue vérité de la révélation satisfaisant entièrement la raison. Or, d’après l’Église, la foi est considérée comme un devoir auquel, sous