Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’hui on ne peut trouver un livre plus sacrilège, plus contraire à la foi. Peut-être un cierge est-il nécessaire là où sont les ténèbres ; mais il est inutile d’ajouter à la lumière du jour la clarté d’une bougie. Les miracles du Christ sont ces cierges dont on veut renforcer la lumière qui est déjà. Lorsque la lumière est, elle est suffisamment visible ; quand la lumière est absente, alors luit seulement le cierge.

Il est donc impossible, à l’exemple de l’Église, de lire les 27 livres comme s’ils formaient un tout homogène, sans en contester un seul mot ; car en procédant ainsi, on arrive, comme l’Église, à la négation de soi-même. Le chrétien qui veut pénétrer le sens de l’Écriture doit, avant tout, résoudre cette question : lesquels des 27 livres, compris dans la Sainte Écriture, sont plus ou moins importants, et, le choix fait, commencer par le premier.