Page:Tolstoï - La Sonate à Kreutzer trad Pavlovsky.djvu/146

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ne peut pas envisager un enfant autrement que comme un plaisir. Il est vrai qu’il est douloureux d’accoucher, mais quelles menottes !… Oh ! les menottes, oh ! les petits pieds, oh ! son sourire, oh ! son petit corps, oh ! son gazouillement, oh ! son hoquet ! En un mot, c’est un sentiment de maternité animale, sensuelle. Mais d’idée sur la signification mystérieuse de l’apparition d’un nouvel être humain qui nous remplacera, il n’en est guère.

Il n’y a rien de tout ce qu’on dit et fait : au baptême de l’enfant, personne n’y croit plus, et cependant ce n’était pas autre chose qu’un rappel sur la signification humaine du nouveau-né.

On a rejeté tout cela, mais on ne l’a pas remplacé et il ne reste que des robes, des dentelles, des menottes, des petits pieds, il ne reste que ce qui existe chez l’animal. Mais l’animal n’a ni imagination, ni prévision, ni raison, pas de médecin — oui, encore le médecin ! — chez la poule, la vache, le poussin laisse tomber sa tête, accablé, le veau