Page:Tolstoï - La Sonate à Kreutzer trad Pavlovsky.djvu/166

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ment continuel des occupations quelconques et toutes brèves.

Nous vivions ainsi dans une perpétuelle brume, où nous ne distinguions pas notre état. Nous étions comme deux galériens attachés au même boulet, qui s’exècrent, s’empoisonnent l’existence, qui cherchent à s’étourdir. J’ignorais encore que quatre-vingt-dix-neuf ménages sur cent vivent dans cet enfer, et qu’il n’en saurait être autrement. Je ne savais cela ni par les autres ni par moi-même. Elles sont surprenantes, les coïncidences qui se trouvent dans la vie régulière et même irrégulière. À la même époque où la vie des parents devient impossible, il devient indispensable d’aller habiter la ville pour l’éducation des enfants. C’est ce que nous fîmes.

Posdnicheff se tut et par deux fois il laissa entendre, dans les demi-ténèbres, des soupirs qui, en ce moment, me parurent des sanglots comprimés. Puis il continua :