Page:Tolstoï - La Sonate à Kreutzer trad Pavlovsky.djvu/216

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entre autres choses, comme d’une chose assez naturelle, que Troukhatchevski avait passé à la maison et lui avait apporté des partitions promises, lui avait proposé encore de jouer, mais qu’elle avait refusé.

Quant à moi, je ne me rappelais pas du tout qu’il eût promis des partitions ; il m’avait paru que, l’autre soir, il avait pris congé définitif, et voilà pourquoi cela me surprit désagréablement. Je relus la lettre. Il y avait quelque chose de tendre, de timide. Cela me produisait une impression extrêmement pénible. Mon cœur se gonfla, la bête enragée de jalousie se mit à rugir dans son repaire et sembla vouloir bondir. Mais j’avais peur de cette bête et je lui imposai silence.

Quel abominable sentiment que la jalousie ! « Qu’est-ce qui pouvait être plus naturel que ce qu’elle écrivait ? » me dis-je. Je me couchai, et je me crus tranquille. Je songeai aux affaires à terminer et je m’endormis sans penser à elle.

Toujours, pendant ces assemblées du Zemstvo, je dormais mal à mon nouveau