Page:Tolstoï - La Sonate à Kreutzer trad Pavlovsky.djvu/44

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cela doit arriver plus souvent… On est devenu trop savant.

L’avocat répondit quelque chose au vieillard, mais le train augmentant toujours de vitesse, faisait un tel bruit de ferrailles sur les rails que je n’entendais plus distinctement. Comme je m’intéressais à ce que dirait le vieillard, je me rapprochai. Mon voisin, le monsieur nerveux, était évidemment intéressé aussi, et, sans changer de place, il prêta l’oreille.

— Mais quel mal y a-t-il dans l’instruction ? demanda la dame avec un sourire à peine perceptible. Vaudrait-il mieux se marier comme dans le vieux temps, quand les fiancés ne se voyaient même pas avant le mariage ? continua-t-elle, répondant, selon l’habitude de nos dames, non pas aux paroles de l’interlocuteur, mais aux paroles qu’elle croyait qu’il allait dire. Les femmes ne savaient pas si elles aimeraient ou seraient aimées, et elles se mariaient avec le premier venu et souffraient toute leur vie. Alors, d’après vous, c’était mieux ainsi ? poursuivit-