Page:Tolstoï - La Sonate à Kreutzer trad Pavlovsky.djvu/75

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d’une certaine femme. Non, aucune femme ne m’a séduit, je suis tombé parce que le milieu où je me trouvais ne voyait dans cette chose dégradante qu’une fonction légale et utile pour la santé, parce que d’autres n’y voyaient qu’un amusement naturel, non seulement excusable, mais même innocent pour un jeune homme. Je ne comprenais pas qu’il y avait là une chute, et je commençais à m’adonner à ces plaisirs (en partie désir et en partie nécessité) qu’on me faisait croire caractéristiques de mon âge, comme je m’étais mis à boire, à fumer.

Et, cependant, il y avait dans cette première chute quelque chose de particulier et de touchant. Je me souviens que tout de suite, là-bas, sans sortir de la chambre, une tristesse m’envahit si profonde que j’avais envie de pleurer. De pleurer sur la perte de mon innocence, sur la perte pour toujours de mes relations avec la femme ! Oui, mes relations avec la femme étaient perdues pour toujours. Des relations pures, avec les femmes, depuis et pour toujours, je n’en