par
ANDRÉ LIRONDELLE
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La Famille du Vourdalak a été écrite en français par Alexis Tolstoï dans sa prime jeunesse, en même temps que le Rendez-vous dans trois cents ans, publié pour la première fois en français, en 1913, dans mon livre sur Le poète Alexis Tolstoï.
Tolstoï n’attachait d’ailleurs aucune importance à cette « œuvrette » ; il ne songeait même pas à la traduire en russe. C’est en 1884 que Markevič, son oncle, la traduisit en russe pour le Russkij Vestnik. Vingt-deux ans plus tard, en novembre 1906, le Vestník Evropy donnait un résumé de ce récit fantastique. L’œuvre est, en effet, singulièrement caractéristique du goût d’une époque, & l’influence de Mérimée (La Guzla, Le Vampire) y est sensible.
Mais, depuis la traduction de Markevič, le manuscrit du texte original en français était demeuré introuvable. Mes recherches me conduisirent à m’adresser, en novembre 1911, à Mme Belenko, née Bucharina, nièce & héritière de Markevič. Celle-ci ne put d’abord me donner qu’une réponse négative. Puis, quelques semaines plus tard, je reçus d’elle une lettre commençant par ces mots : « Mea culpa, mea maxima culpa ! J’ai trouvé les lettres & les manuscrits de A. K. Tolstoï, & je vous les envoie ». Je suis heureux de rendre hommage encore ici à Mme Belenko pour son parfait désintéressement.