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Page:Tolstoï - Le Faux Coupon et autres contes.djvu/24

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yeux, à la chevelure abondante, et au buste splendide.

— Comment trouves-tu la belle, hein ?

— Oui… bien… Mais comment…

— Très simplement, tu verras. Allons.

Makhine s’habilla et ils sortirent ensemble.


III

Le timbre de la porte d’entrée du magasin d’objets pour photographie retentit. Les lycéens entrèrent, et parcoururent du regard la boutique déserte avec des rayons pleins de divers accessoires pour photographie et des vitrines sur le comptoir. La porte de l’arrière-boutique livra passage à une femme point jolie, au visage doux, qui vint se placer derrière le comptoir et leur demanda ce qu’ils désiraient.

— Un joli petit cadre, madame.

— À quel prix ? demanda la dame, en faisant passer rapidement et adroitement les objets entre ses mains couvertes de mitaines jusqu’au-dessus des articulations gonflées des doigts. – Nous avons des cadres de différentes façons… Ceux-ci sont à cinquante kopecks, ceux-ci plus chers… Celui-ci est très joli… tout nouveau… à 1 rouble 20.

— Eh bien, donnez celui-ci. Mais ne pourriez-vous pas le laisser à 1 rouble ?

— Chez nous on ne marchande pas, répondit la dame avec dignité.

— Eh bien, soit ! dit Makhine, en posant sur une vitrine le coupon. – Donnez-moi le cadre et