pareil, et cette passion augmentait encore son sentiment.
Avant le printemps il se rendit à Sémionovskoié pour voir sa propriété, donner des ordres, et, principalement, aménager la maison où il devait revenir s’installer après le mariage.
Marie Pavlovna était mécontente du choix de son fils, et cela non seulement parce que ce n’était pas le mariage brillant auquel il pouvait prétendre, mais encore parce que la future belle-mère de son fils ne lui plaisait pas. Était-elle bonne ou méchante, elle l’ignorait et ne s’en préoccupait point, mais, à la première entrevue, Marie Pavlovna avait remarqué qu’elle n’était pas une femme distinguée, une lady, comme elle disait, et cela l’attristait. Cela l’attristait parce que, par habitude, elle appréciait la distinction, et sachant Eugène très susceptible sous ce rapport, elle craignait qu’il n’eût à en souffrir. Quant à la jeune fille, elle lui plaisait. Elle lui plaisait principalement parce qu’elle plaisait à Eugène. Il fallait donc se résigner à l’aimer, et Marie Pavlovna y était prête, tout à fait sincèrement.
Eugène trouva sa mère heureuse, contente. Elle arrangeait tout dans la maison, et elle-même se préparait à partir aussitôt qu’Eugène amènerait sa jeune femme. Il la pria de rester, et cette question resta en suspens.
Le soir, comme d’habitude, après le thé, Marie Pavlovna fit une patience. Eugène assis près d’elle l’aidait. C’était le moment des causeries