de plusieurs millions de revenu ; il avait sanctionné la loi du monopole de l’alcool dans certaines parties de l’État et confirmé le droit de vendre l’eau-de-vie dans les grands bourgs où se tenaient les marchés, ce qui devait également augmenter le revenu sur l’alcool, qui est le plus important de l’État ; il avait approuvé aussi un nouvel emprunt or, indispensable pour la conversion.
Avec le ministre de la justice il avait sanctionné l’affaire très compliquée dont on lui faisait le rapport à propos de l’héritage des barons Schnider, et en même temps la loi de l’application de l’article 1830 du code pénal sur les peines encourues par les vagabonds.
Avec le ministre de l’intérieur il avait ratifié la circulaire sur le recouvrement des arrérages, signé un ukase sur les mesures à prendre contre les sectaires et donné l’ordre de maintenir la protection renforcée dans les gouvernements où elle avait été organisée. Avec le ministre de la guerre il avait confirmé la nomination d’un nouveau commandant en chef de corps et l’appel des conscrits, ainsi que les punitions contre les infractions à la discipline.
Il ne fut libre qu’à l’heure du dîner. Mais sa liberté ne fut pas entière, car il y assistait plusieurs dignitaires avec lesquels il fallait dire, non pas ce que l’on voulait, mais ce qu’exigeait le protocole. Enfin, cette ennuyeuse corvée prit fin et tout le monde se retira.
Le jeune tzar respira librement, s’étira et se rendit aussitôt dans son cabinet de travail, pour enlever son uniforme chamarré de décorations et mettre une veste qu’il avait l’habitude de porter à la maison, encore avant d’être tzar. La jeune
