Page:Tolstoï - Le Patriotisme et le gouvernement.djvu/33

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« Nous n’entrerons pas au service. Nous ne tirerons pas sur leur ordre. Nous ne nous armerons pas de bayonnettes contre le peuple bon et doux. Nous n’irons pas à la suggestion d’un Cecil Rhodes tirer sur des bergers et des laboureurs qui défendent leurs foyers.

« Votre cri menteur : « Au loup ! au loup ! » ne nous fera pas peur. Nous payons vos impôts seulement parce que nous sommes forcés de le faire. Nous ne les payerons qu’aussi longtemps que nous serons forcés de le faire. Nous ne payerons ni les impôts des églises aux bigots, ni la dîme à votre bienfaisance hypocrite, et nous ferons connaître notre opinion à chaque occasion.

« Nous élèverons des hommes.

« Et toujours notre influence silencieuse se répandra ; et même les hommes enrôlés comme soldats hésiteront à combattre. Nous inspirerons la pensée que la vie chrétienne de paix et de bonne volonté est meilleure que la vie de lutte, d’effusion de sang et de guerre.

« La paix sur la terre » n’arrivera que lorsque les hommes se débarrasseront des armées et voudront faire aux autres ce qu’ils voudraient qu’on leur fît. »

C’est ainsi qu’écrit un citoyen des États-Unis ; et de différents côtés et en différentes formes retentissent les mêmes voix.

Voici ce qu’écrit un soldat allemand :

« J’ai fait deux campagnes dans la garde prussienne (1866-1870) et je hais la guerre du fond de l’âme, parce