Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/129

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— As-tu beaucoup de ruches ? demanda-t-il en reculant vers la porte d’entrée.

— Autant que Dieu le permet, répondit Doutlov avec son sourire. — Il ne faut pas les compter ; les abeilles n’aiment pas cela… Je voulais vous prier, Votre Excellence, reprit le vieillard en désignant un rucher plus pauvre que le sien et que la clôture de paille seule séparait, — je voulais vous prier de bien vouloir dire au moujik Ossip qu’il agit en mauvais voisin.

— Comment cela ?… Aïe ! mais elles piquent ! dit le barine en saisissant le loquet de la petite porte.

— Voici : Tous les ans, il envoie ses abeilles sur mes jeunes. Alors, les siennes m’enlèvent toute ma cire, fit le vieillard, sans remarquer l’agitation du barine.

— C’est bien… Après… Tout à l’heure, dit Nekhlioudov, incapable de supporter