Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/239

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Bon ! il a encore perdu cette partie.

— Assez ! fait-il.

Il tire de sa poche un portefeuille tout neuf, acheté dans un magasin anglais, et l’ouvre. Je vois bien qu’il veut éblouir les yeux. Il n’y a que des billets de cent roubles dans ce portefeuille.

— Non, dit-il, je n’ai pas de petite monnaie là-dedans.

Il prend trois roubles dans sa bourse.

— Voilà les trois roubles, et… le reste est pour l’absinthe.

Je remercie humblement ce bon barine. Pour un homme comme lui, on peut bien marcher à quatre pattes. Je ne regrette qu’une chose, c’est qu’il ne veuille pas jouer d’argent. Et je pense : « On pourrait facilement d’un seul coup lui soutirer vingt roubles, si ce n’est quarante. »