Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/260

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te dois, viens dans un mois les prendre chez moi. Tu les auras.

Bon. Au bout d’un mois, j’allai chez lui.

— Parbleu ! fit-il. Je n’ai pas d’argent. Reviens jeudi.

Je revins le jeudi. Il occupait un bel appartement.

— Est-il chez lui ? demandai-je.

— Il dort, me répondit-on.

Bon, je vais attendre. Son laquais est un de ses serfs. C’est un vieillard tout gris, très simple et pas politique du tout. Nous causâmes.

« Pourquoi, dit-il, vivons-nous ici ? Nous nous y sommes ruinés. Et sans honneur ni profit pour Saint-Pétersbourg ! Quand nous avons quitté le village, nous pensions : nous allons vivre là comme auprès du feu barine, que le royaume du ciel soit à lui ! Nous ne