Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/37

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Lorsque Nekhlioudov se fut rassis sur le banc, un silence se fit dans l’izba, silence entrecoupé par les exclamations gémissantes de la baba, qui, retirée dans son coin, essuyait ses larmes avec les manches de sa chemise. Le jeune homme comprit alors ce qu’était pour Tchouricenok et sa femme leur petite izba en ruines, leur puits délabré et ces deux cytises fendus par l’âge qu’on apercevait de la petite fenêtre, leur mare boueuse, leur hangar pourri, et il se sentit envahi par un pénible sentiment de tristesse et de honte.

Il dit au moujik :

— Mais pourquoi donc, Ivan, ne m’as-tu pas dit, devant le mir, dimanche dernier, que tu avais besoin d’une izba ? Je ne sais, à présent, comment m’y prendre pour t’aider. Je vous ai pourtant bien dit, à la première Skhodka, que je suis venu m’installer