Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/62

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n’avaient gâté ses traits, dont l’harmonie était déjà compromise par l’absence de deux dents de devant. Il portait une chemise de fête à raies écarlates, des culottes rayées et des bottes molles à revers. L’intérieur de l’izba était moins étroit et moins triste que chez Tchouricenok, bien qu’on y fût oppressé par la même atmosphère étouffante où flottaient l’âcre odeur de la fumée et le suint des touloups. Les vêtements et la vaisselle, de ce côté comme de l’autre, étaient en désordre. Deux objets attiraient l’attention. C’était un petit samovar bosselé, posé sur une planche étagère ; puis un cadre noir, à demi recouvert d’un débris de vitre sale. Le cadre entourait le portrait d’un général en uniforme rouge et était suspendu près des icônes.

Nekhlioudov contemplait froidement le samovar, le portrait et la couchette ; sous