Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/64

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— Je suis venu chez toi afin de savoir pourquoi tu veux vendre ton cheval. Combien as-tu de chevaux et lequel veux-tu vendre ? fit le barine d’un ton bref.

— Nous sommes très honorés que Votre X’ence ait daigné venir chez nous… chez un moujik, répondit Youkhvanka en faisant courir son regard sur le poêle, sur le portrait du général, sur les bottes du barine et sur tous les autres objets qui se trouvaient dans l’izba, mais fuyant cependant le visage de Nekhlioudov.

— Nous prions toujours Dieu pour Votre X’ence, ajouta-t-il.

— Pourquoi as-tu besoin de vendre un cheval ? répéta le barine en élevant la voix net en toussotant par contenance.

Youkhvanka poussa un soupir, secoua ses cheveux d’un mouvement de tête, parcourut de nouveau l’izba du regard et puis, aper-