suffoqué par les larmes qui lui montaient à la gorge.
Il se tut pour ne pas éclater en sanglots devant le moujik. Youkhvanka gardait également le silence et, de l’air d’un homme qui retient ses larmes, il reniflait et branlait la tête.
— Eh bien ! avec quoi laboureras-tu, si tu vends ton cheval ? reprit Nekhlioudov, suffisamment apaisé pour pouvoir reprendre son ton de voix ordinaire, — On t’envoie exprès aux travaux de piéton pour que tu puisses te relever avec tes chevaux, les laisser au labour, et tu veux vendre ton dernier cheval ? Mais, surtout, pourquoi mens-tu ?
Quand le barine se fut un peu calmé, Youkhvanka parut également calmé. Il se tenait droit, ses lèvres tremblaient et son regard ne cessait d’errer d’un objet à l’autre.
— Nous ne ferons pas notre travail plus mal que d’autres, Votre X’ence.