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Page:Tolstoï - Le salut est en vous.djvu/53

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l’article du célèbre et subtil écrivain et prédicateur anglais Farrar, grand maître, comme tous les théologiens savants, dans l’art des détours et des réticences. Cet article a été publié dans la revue américaine Forum du mois d’octobre 1888.

Après avoir consciencieusement et rapidement résumé mon livre, Farrar dit :

« Tolstoï est arrivé à la conviction que le monde a été grossièrement trompé lorsqu’on a assuré aux hommes que la doctrine du Christ : Ne résiste pas au mal par le mal, est conciliable avec la guerre, les tribunaux, les exécutions, le divorce, le serment, le patriotisme, et en général avec la plupart des institutions de la vie sociale et politique. Il croit aujourd’hui que le royaume du Ciel existera lorsque les hommes suivront les cinq commandements du Christ, à savoir : 1o vivre en paix avec tout le monde ; 2o mener une vie pure ; 3o ne pas jurer ; 4o ne jamais résister au mal ; 5o abandonner toute frontière entre nations.

« Tolstoï, dit-il, nie la provenance divine de l’Ancien Testament, des épîtres et de tous les dogmes de l’église, tels que la Trinité, la Rédemption, la descente du Saint-Esprit et l’ordination, et ne reconnaît que les paroles et les préceptes du Christ.

« Mais une telle interprétation de la doctrine du Christ est-elle juste ? demande-t-il. Les hommes sont-ils tenus d’agir selon ce qu’enseigne Tolstoï, c’est-à-dire de se conformer aux cinq commandements du Christ ? »

À cette question essentielle, la seule qui ait poussé l’auteur à écrire cet article sur mon livre, vous vous attendez à ce qu’il vous dise que cette interprétation de la doctrine du Christ est juste, et qu’il faut s’y conformer, ou bien qu’elle est inexacte, qu’il vous le