Page:Tolstoï - Le salut est en vous.djvu/88

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Puis on enseigne que, si l’homme et la femme veulent que leur union charnelle soit sainte, ils doivent se rendre à l’église, se mettre sur la tête des couronnes en métal, boire une boisson, tourner trois fois autour d’une table avec accompagnement de chants, et qu’alors l’union charnelle de l’homme et de la femme deviendra sainte et toute différente des autres.

Dans la vie on enseigne les règles suivantes : Ne pas manger de viande ni boire de lait certains jours ; assister aux offices, et prier pour les morts, à certains autres ; faire des invitations au prêtre pendant les fêtes et lui donner de l’argent, et retirer de l’église, plusieurs fois par an, la planche aux images, et la porter sur des serviettes à travers champs et dans les maisons. Enfin, on enseigne à l’homme l’obligation de manger, au moment de mourir, sur une petite cuiller le pain avec le vin, et, ce qui vaut mieux encore s’il en a le temps, de s’enduire d’huile. Cela lui garantit le bonheur dans la vie future. Après la mort on enseigne aux parents du défunt que, pour le salut de son âme, il est utile de lui mettre entre les mains un papier sur lequel est imprimée une prière ; il est utile aussi de lire sur le corps du mort un certain livre et de prononcer son nom à l’église, certains jours.

C’est en cela que consiste la foi obligatoire. Mais, si quelqu’un veut prendre particulièrement souci de son âme, on enseigne que, selon cette croyance, la garantie la plus certaine du bonheur de l’âme dans l’autre monde est de donner de l’argent pour les églises et les couvents, ce qui oblige les hommes saints à prier pour le donateur. Sont encore salutaires d’après cette croyance les pèlerinages aux couvents et le baisement des images miraculeuses et des reliques.

Suivant cette croyance, les images miraculeuses con-