Page:Tolstoï - Les Rayons de l’aube.djvu/326

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

aucunement le sort des hommes d’équipe, des ouvrières des fabriques, de tous ces milliers d’ouvriers qui souffrent d’un travail pénible, malsain, abrutissant. Les instruments de production agricole de ces ouvriers qui travaillent maintenant sur la ligne de chemin de fer ne sont pas du tout accaparés par les capitalistes, ils ont la terre, les chevaux, les herses, les araires et tout ce qu’il faut pour labourer. De même, les femmes qui travaillent aux fabriques, non seulement n’y sont pas obligées parce qu’on leur a ôté les instruments de production, mais, au contraire, la plupart quittent, contre le désir des membres âgés de la famille, la maison où leur travail est très nécessaire, et où il y a tout ce qu’il faut pour travailler. La même chose existe pour des millions d’ouvriers, en Russie et dans les autres États. Ainsi, on ne peut voir dans l’accaparement des instruments de production par les capitalistes la cause de l’état miséreux des ouvriers. La cause doit être dans la raison qui les chasse de la campagne.

Deuxièmement, ni la diminution des heures de travail, ni l’augmentation des salaires, ni la diffusion des instruments de production, n’affranchiront les ouvriers de cette situation, même dans ce lointain avenir que la science donne comme terme.

Tout cela ne peut améliorer leur situation,