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Page:Tolstoï - Les Rayons de l’aube.djvu/359

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ne leur ôtera pas la terre qu’ils cultivent. En réalité, il s’est fait et il se fait partout une chose tout à fait contraire. Le droit de propriété foncière dont profitent surtout les gros propriétaires a produit ce fait : que tous ou presque tous les agriculteurs se trouvent maintenant dans la situation d’hommes cultivant une terre étrangère et d’où peuvent les chasser à leur gré ceux qui ne la cultivent pas.

Ainsi, le droit de propriété foncière existant n’est pas la garantie du droit de l’agriculteur de profiter du travail qu’il a donné à la terre ; mais au contraire, le moyen de lui enlever cette terre qu’il travaille pour la transmettre à ceux qui ne travaillent pas. C’est pourquoi le droit de propriété foncière n’est pas du tout un moyen d’améliorer l’agriculture, mais de l’empirer.

On affirme que les hommes doivent payer les impôts parce que ceux-ci sont institués du consentement commun, bien que tacite et qu’ils servent aux besoins et au profit de tous. Est-ce vrai ?

L’histoire et la réalité donnent la réponse à cette question.

L’histoire dit que les impôts ne sont jamais institués d’un commun accord, mais au contraire, qu’ils sont dus à ce que certains hommes, par la conquête ou par d’autres moyens ont accaparé la puissance sur les autres et leur ont