nouissent. Jésus dit : « Je trouve que votre système de garanties de la vie sociale est absurde et mauvais. Je vous en propose un autre, le suivant. » Et il prononce ces paroles (Matth., v, 38 jusqu’à 42). Il paraîtrait qu’avant de les corriger, il faudrait les avoir comprises ; or c’est ce que personne ne veut faire. D’avance, on décide que l’ordre qui préside à notre existence et qui est aboli par ces paroles est la loi supérieure de l’humanité.
Je ne considérais, pour ma part, notre ordre social ni comme saint ni comme bon ; c’est pourquoi j’ai compris ce commandement avant les autres. Et quand j’eus compris ces paroles telles qu’elles sont dites, je fus frappé de leur vérité, de leur clarté et de leur précision. Jésus dit : « Vous voulez supprimer le mal par le mal, cela n’est pas raisonnable. Pour abolir le mal, ne faites pas le mal. » Et puis il énumere tous les cas où nous sommes habitués à rendre le mal, en ajoutant que dans ces cas-là il ne faut pas le faire.
Ce quatrième commandement fut le premier que je compris ; ce fut lui qui me révéla le sens de tous les autres. Ce quatrième commandement, simple, clair et pratique, dit : « N’opposez jamais la force au méchant, ne répondez pas à la violence par la violence : si on te bat, — endure ; si on te prend quelque chose, — donne-le ; si on te fait travailler, — travaille ; si on veut t’enlever ce que tu considères comme ta propriété, — abandonne-le. »
Après ce quatrième commandement vient la cinquième référence à l’ancienne loi et le cinquième commandement (Matth., v, 43, 48) : « Vous avez appris qu’il a été dit : Vous aimerez votre prochain et vous haïrez votre ennemi (Lévitique, xix, 17, 18). Et moi je vous