et ne commençais à comprendre que les paroles suivantes : « Mais si quelqu’un vous a frappé sur la joue droite, présentez-lui encore l’autre, etc. » (Matth., v, 39 et suivants.)
En chaque fois ces mots me paraissaient un appel à des souffrances et à des privations contraires à la nature humaine. Ces paroles m’attendrissaient. Je sentais que c’eût été beau de les pratiquer, mais je sentais également que jamais je n’aurais la force de le faire.
Je me disais : Eh bien, oui, je présenterai la joue, ― on me frappera une seconde fois ; je donnerai et on m’enlèvera tout ce que j’ai. La vie me sera impossible. Et la vie m’est donnée, pourquoi m’en priverais-je ? Jésus ne peut pas exiger cela. Je raisonnais ainsi jadis, persuadé que par ces paroles Jésus exalte les souffrances et les privations et se sert, en les exaltant, de termes exagérés manquant de précision et de clarté ; mais quand j’eus compris les paroles exhortant à ne pas résister au méchant, je vis que Jésus n’exagère pas et ne veut pas les souffrances pour les souffrances, mais formule avec beaucoup de précision et de clarté exactement ce qu’il veut dire.
Il dit : Ne résistez pas au méchant, et, en faisant cela, sachez que vous pourrez rencontrer des gens qui après vous avoir frappé sur une joue, sans éprouver de résistance, vous frapperont sur l’autre, après vous avoir enlevé la tunique, vous enlèveront le manteau, après avoir profité de votre travail, vous forceront à travailler encore, prendront sans vous rendre. Et voici, quand vous aurez passé par tout cela, tout de même ne résistez pas au méchant. À ceux qui vous infligeront les injures et la violence, faites le bien malgré tout. Et quand