Page:Tolstoï - Ma religion.djvu/88

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exception : « C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a fait cette ordonnance ; mais, dès le commencement du monde (v. 6), Dieu ne forma qu’un homme et une femme (v. 7). C’est pourquoi il est dit : L’homme quittera son père et sa mère, et il s’attachera à sa femme (v. 8), et ils ne seront plus tous deux qu’une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair (v. 9). Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint (v. 11). Étant dans la maison, ses disciples l’interrogèrent encore sur le même sujet (v. 11), et il dit : Quiconque renvoie sa femme et en épouse une autre commet un adultère à l’égard de celle qu’il a renvoyée (v. 12), et, si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère. »

Les mêmes paroles se retrouvent dans Matthieu (xix, 4-9). Paul, dans sa première épître aux Corinthiens (vii, 1-2), développe systématiquement la pensée que le moyen de prévenir la débauche est que chaque couple uni par le mariage ne se sépare plus et satisfasse mutuellement ses instincts sexuels ; puis il dit carrément qu’aucun des deux époux ne peut se séparer de l’autre dans aucun cas pour entrer en relation avec un autre ou une autre.

Selon Marc, selon Luc et selon l’Épître de Paul, le divorce est défendu. Il l’est dans ces paroles : que mari et femme sont une seule chair unie par Dieu, paroles répétées dans deux Évangiles. Il l’est d’après toute la doctrine de Jésus qui exhorte à pardonner à tout le monde, sans en excepter la femme adultère. Il l’est d’après le sens du passage entier qui explique que le divorce produit la débauche parmi les hommes ; à plus forte raison est défendu le divorce avec la femme adultère.