Page:Tolstoï - Marchez pendant que vous avez la lumière, trad. Smith, 1891.djvu/47

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le reste de sa vie. Julius promit de faire cette visite.

Il le promit, mais il ne tint pas parole. Entraîné par la vie étourdissante d’une grande cité, il oublia bientôt tout ce que Pamphilius lui avait dit. Il paraissait avoir une peur instinctive que la vie des chrétiens n’eût trop d’attraits pour lui ; pour ne pas être trop tenté, il se la dépeignait à lui-même comme une existence dans laquelle on était forcé de renoncer au côté gai de la vie. Et il ne pouvait s’amener à l’idée d’abandonner les plaisirs parce qu’il en avait fait le centre et le but de sa vie. Il blâmait et condamnait les chrétiens, et il attachait une grande valeur à ces condamnations, parce qu’il craignait qu’un jour peut-être il cesserait de les condamner : et pour cette raison il ne négligeait aucune occasion de chercher des défauts