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Page:Tolstoï - Marchez pendant que vous avez la lumière, trad. Smith, 1891.djvu/64

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si désespérée ? » s’écria-t-il. Réfléchissant au long sur les événements de sa vie, il devenait de plus en plus attristé il la pensée que personne ne l’aimait plus. Père, mère, amis, ils ne pouvaient plus nourrir d’affection pour lui, ils ne pouvaient faire autrement que désirer sa mort. Et lui-même, aimait-il quelqu’un ? Il ne se sentait lié à aucun de ses amis, ils étaient devenus tous ses rivaux, et maintenant qu’il était accablé par ses malheurs, ils n’avaient pas un mouvement de pitié pour lui. Et son père ? Il s’examinait pour chercher la réponse à cette question et demeurait épouvanté par ce qu’il voyait. Non seulement il n’aimait pas son père, mais il le haïssait pour ne pas avoir répondu à ses demandes réitérées d’argent. Oui, la haine fut le mot juste, et plus que cela, il s’imaginait que la mort de son père était indispensable à son