Page:Tolstoï - Plaisirs cruels.djvu/105

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

que dans la mesure où le besoin l’empêche de s’adonner à cette passion. Aussitôt qu’il a le temps et les moyens, à l’exemple des hautes classes, il se procure les mets les plus agréables, et il mange et boit autant qu’il peut.

Plus il peut manger, plus il se croit non seulement heureux, mais fort, mais bien portant. Et les hautes classes le confirment dans cette conviction, puisqu’elles envisagent ainsi la nourriture.

Voyez la vie de ces riches ; écoutez leurs conversations. Quels sujets élevés les intéressent ! Et la philosophie, et la science, et l’art et la poésie, et la question de la distribution de la richesse, et le bien-être du peuple, et l’éducation de la jeunesse. Mais, en réalité, tout cela n’est que mensonge pour la majorité. Cela les occupe en passant, entre leurs véritables occupations et les repas, quand l’estomac est encore plein et qu’on ne peut pas manger encore. L’unique, le véri-