Page:Tolstoï - Plaisirs cruels.djvu/13

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II


D’abord il est très difficile de dire où cesse le luxe et où il commence. On se souvient que Diogène, ayant vu un voyageur boire dans la creus[1] de sa main l’eau du ruisscau, jeta soudain son écuelle, qu’il dut des lors considérer comme un meuble inutile. Cette pauvre écuelle était tout son avoir : elle était pourtant déja du luxe ; mais ce luxe n’était pas immodéré.

Si l’on prenait au pied de la lettre ce que dit Tolstoï, tout ou presque tout dans notre existence serait du luxe. Même les choses

  1. M. Charles Richet, partisan de la réforme de l’orthographe, emploie ici à dessein les s partout où, à la fin des mots, on a l’habitude d’employer aujourd’hui l’x. (Note du traducteur.)