Page:Tolstoï - Plaisirs cruels.djvu/30

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Un moment viendra ou tous les objets qui nous paraissent objets de luxe deviendront, par suite du progrès général dans le raffinement de la civilisation, des objets de première nécessité. Il y a un siècle ou deus, on ignorait l’usage des assiettes, des fourchettes, des cuillers. Quel est aujourd’hui le ménage le plus pauvre qui ne possède ni assiettes, ni fourchettes, ni cuillers ?

Même le luxe des fleurs commence à être donné à chacun. J’ai vu des ménages d’ouvriers ou de paysans, ménages tres humbles, où, dans un pot de porcelaine, étaient placées quelques fleurs des champs.

Au fond, le bien-être, — avec luxe qui n’est que le bien-être développé, — est une bonne, une excellente chose.

Revenir à l’état de nature, se nourrir d’herbes et de racines, laisser la vermine courir sur le corps, sans la culture d’aucun art et d’aucune science, sans les charmes d’un