Page:Tolstoï - Plaisirs cruels.djvu/82

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de Herzen, Ogarev et autres, se répète encore aujourd’hui pour un grand nombre d’hommes, soi-disant instruits, qui ont conservé les mêmes opinions. L’homme tend aux bonnes mœurs ; mais la régularité, nécessaire à cet effet, n’existe pas dans la société actuelle. Comme Ogarev et Herzen, il y a cinquante ans, la majorité des hommes actuels est convaincue qu’une vie efféminée, une nourriture abondante et grasse, les plaisirs et la luxure, n’empêchent pas une existence morale. Mais il est probable qu’ils n’y réussissent pas, puisqu’ils sont envahis par le pessimisme et disent : « C’est là une situation tragique de l’homme. »

Ce qui surprend encore, c’est que ces hommes sachent que la distribution des plaisirs entre les hommes est inégale, qu’ils considèrent cette inégalité comme un mal, qu’ils veulent y porter remède et que, cependant, ils ne cessent pas de tendre à l’augmentation de ces plaisirs.