Page:Tolstoï - Plaisirs cruels.djvu/94

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qui l’entourent ! Il pourrait se coucher plus tôt et se lever plus tôt ; par ce moyen, on n’aurait plus à s’occuper ni de l’éclairage pour le soir, ni des rideaux pour le matin. Il pourrait dormir dans la même chemise qu’il avait le jour, marcher pieds nus sur le parquet et dans la cour, se débarbouiller avec l’eau du puits, vivre, en un mot, comme vivent tous ceux qui font tout cela pour lui. Il sait cependant quelles peines occasionnent tous ces travaux. Et, alors, comment un homme pareil pourrait-il faire du bien sans abandonner sa vie de luxe ?

Je ne puis pas me dispenser de répéter toujours la même chose, malgré le silence froid et hostile que rencontrent ces paroles.

Un homme moral qui jouit de toutes les commodités, du confort, ou même l’homme de la classe moyenne — je ne parle pas de ceux du grand monde qui dépensent pour leurs caprices des centaines de journées de