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Page:Tolstoï - Plaisirs cruels.djvu/96

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sans sommeil, par les maladies, sont pendant leur vie tout entière à travailler pour nous, à produire ce même objet de confort, de luxe, qu’ils ne possèdent pas, eux, et qui ne sont pour nous qu’un superflu et non une nécessité.

C’est pourquoi un homme de bien, je ne dis pas un chrétien, mais un ami de l’humanité ou même simplement de la justice, ne peut pas ne pas désirer changer sa vie et cesser de se servir des objets de luxe produits par des ouvriers dans de telles conditions.

Si l’homme a réellement pitié de ceux de ses semblables qui produisent le tabac, la première chose pour lui sera de cesser de fumer, car en persistant il encourage la production du tabac et compromet sa santé.

On peut en dire autant de tous les objets de luxe. Si l’homme ne peut pas se passer de pain, malgré le pénible travail que cela lui coûte, c’est parce que, tant que les conditions